Une fois n’est pas coutume, nous suivons ici Obi-Wan Kenobi et Anakin Skywalker, tous deux désormais chevaliers jedi. Et le récit nous rapproche particulièrement du premier, dont on nous apprend qu’il a développé une obsession pour la tueuse personnelle du comte Dooku, Assaj Ventresse. En effet, Kenobi a été retenu prisonnier dans la forteresse de cette dernière (tome #5), et en a fortement été marqué. Et bien qu’Anakin affirme avoir tué Ventress (tome précédent), Ben Kenobi n’en croit rien et profite de quelques jours de repos pour mener sa traque personnelle… Cela le conduira à croiser amis (Aayla Secura…) et ennemis (Durge…), pour finir par entrainer Anakin lui-même dans une enquête parsemée de fausses pistes, vrais dangers, pièges et rebondissements.
Une très bonne surprise que ce récit, qui constitue une histoire complète (bien que liée aux tomes précédents) ; notons d’ailleurs que l’album est plus épais que le reste de la série. Le scénario prend des risques en nous proposant un Obi-Wan Kenobi faillible, plus humain qu’à l’accoutumée : usé par la guerre et marqué par son séjour dans les geôles de Ventress (sans aller vraiment jusqu’à parler de traumatisme), il s’enfonce dans une obsession qui tend à la paranoïa. Un penchant qui inquiète d’autant plus Anakin, que celui-ci est absolument certain d’avoir lui-même tué Ventress, et tente tant bien que mal de ramener son ancien mentor à la raison. Le récit nous propose ainsi des protagonistes aux personnalités soignées et presque inversées par rapport à leur relations habituelles. Notons au passage qu’il semble évident qu’Obi-Wan a connaissance de la liaison amoureuse entre Anakin et Padme, même s’il préfère fermer les yeux.
Au delà des liens inter-personnages, le scénario est plutôt intelligent dans sa première partie, jouant ainsi sur l’incertitude du destin d’Assaj Ventress 1 ; hélas, sa conclusion est paresseuse (et son épilogue est carrément idiot). Et c’est dommage ! Car l’histoire nous est servie par un dessin beau, fin, et plutôt atypique pour des comics avec des couleurs tirant vers les pastels bien que l’encrage soit numérique ; et un découpage simple, sans grande originalité mais efficace, rend la lecture trés agréable.
A ce récit principal s’ajoute un récit beaucoup plus court, édité initialement à l’occasion du Free Comics Book Day2. Dans celui-ci, nous suivons Obi-Wan et Anakin à la poursuite de Dooku, dans une mission improvisée après le crash de leur vaisseau. Le scénario est inintéressant ; et le dessin est tout juste passable pour ne pas dire mauvais. Toutefois, je lui ai trouvé deux points notables :
- Certaines compositions des planches sont tout bonnement incroyables, avec par exemple des panoramas qui peuvent se déployer en double-page, tout en contenant intelligemment des inserts, accentuant l’étonnement ou les découvertes des protagonistes principaux ;
- Un dialogue entre Kenobi et Skywalker évoque la manière dont ils imaginent respectivement leur vie après la Guerre, lorsque la paix sera rétablie. Quand on sait comment ladite guerre se terminera (avec la purge complète de l’ordre jedi), cet échange fait son petit effet !