Tome 8 : Le chœur des ténèbres

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L’article ci-dessous provient d’un ancien blog (qui lui-même contenait des articles très variés, ne portant généralement pas sur la BD). Lors de sa présente republication, il a été légèrement modifié. Mais en plus d’être plus ou moins daté, son formalisme ne suit donc pas la ligne éditoriale actuelle du blog que vous êtes en train de visiter.

Dernier opus en date de la célèbre Geste des Chevaliers Dragons, ce « Choeur des tenèbres » en est le 8eme tome, si l’on continue à ignorer le tome hors-série franco-coréen (bien que je continue à ne pas vraiment comprendre pourquoi). Si déjà, vous ne me suivez plus, je vous invite à lire mon article précédent sur l’ensemble de cette excellente série de BD.

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Tome 8

Comme je l’ai lu sur le web, ce tome n’a étrangement fait l’objet d’aucune publicité, contrairement à son prédécesseur. Il faut avouer que c’est étrange, mais sans doute pas autant que son contenu… Notons qu’à l’heure où j’écris ces lignes, je ne l’ai lu qu’une seule fois il y a quelques jours, et une seconde lecture serait sans doute nécessaire, mais incompatible avec mon emploi du temps actuel (où alors, je ne rédige pas cet article).

Ce 8eme opus nous fait vivre, comme toujours, la quête d’un chevalier dragon. Il s’agit cette fois-ci de la rousse Marly ; à travers l’ouvrage plusieurs allusions semblent indiquer que le lecteur la connaît déjà (première originalité). Pour ma part, je n’ai pas réussi à déterminer si c’était un effet de style ou si le personnage était déjà apparu dans les précédents tomes. Bien que violant l’une des règles de cette série de BD, ce deuxième cas s’est déjà produit (le personnage principal du tome 2 apparaissant fugitivement dans le tome 1).

Le cadre de ce tome est lui-aussi surprenant : il s’agit d’une jungle marécageuse et luxuriante (seconde originalité). Là encore, ce n’est pas vraiment une première puisque le tome 6 nous transportait déjà dans d’exotiques étendues montagneuses gelées, mais cela tranche par rapport aux campagnes habituelles, vaguement désertiques, de style européens.

Résumé : La jeune et impétueuse chevalier Marly a été envoyée sur les traces du légendaire chevalier Krista. En effet, celle-ci n’a pas recontactée l’Ordre depuis bien longtemps, mais de nombreuses rumeurs courent sur son compte, attestant qu’elle est toujours en vie. Bien entendu, celle-ci se trouve en plein zone de veil. Marly monte donc une expédition, qui aura pour but de remonter une filière d’extraction d’inoire, dont le chevalier Krista semble être l’origine. Mais quel est donc cette jungle qui semble perpétuellement être un rêve ? Que penser du troublant et aussi muet que musculeux Joseph ? Et qu’elles sont ses chants que Marly semble être la seule à entendre ?

Vous aurez peut-être noté que mon résumé est un peu confus… En pour cause, le tome lui-même est un peu confus ! Je ne critiquerai pas vraiment le scénario. Comme je le disais, je pense qu’une seconde lecture s’impose. Pourtant, à partir de la première lecture, de nombreuses incohérences remontent (notamment en ce qui concerne le final), les scènes semblent se suivre sans réelles cohérence, et la réflexion sous-jacente est ardue à identifier.

Première planche

Venons-en, à la réflexion ! Comme je l’ai déjà dit dans mon article précédent, chaque tome des Chevaliers Dragons contient une réflexion facilement identifiable. Or, ici, son identification n’est vraiment pas aisée (troisième originalité). On peut y noter la corruption possible des Chevaliers Dragon, ainsi que la folie qui peut les saisir indépendamment du veil. Mais si ces deux thèmes sont évoqués, ils ne sont guère développés et l’origine de chacun d’eux reste obscure. On y trouve aussi le fait de devoir déroger à ses principes lorsqu’on est loin des académies de l’ordre des Chevaliers Dragons, mais là encore, ce n’est pas développé. Si le goût du sang et l’attirance pour le sexe sont aussi abordés (plus que dans les deux premiers tomes, dans lesquels plusieurs Chevaliers perdent pourtant leur virginité), ce n’est là encore pas le thème principal. Bref, vous l’aurai compris, pas évident du tout de démêler cet ouvrage.

Autant vous le dire dés à présent : pas de dragon dans ce tome (quatrième originalité). C’est toujours un peu décevant, même si l’intérêt du tome n’est pas là, et même si ce n’est certes pas la première fois.

Pourtant, malgré le scénario pour le moins obscur, j’ai beaucoup aimé ce tome. En effet, son intérêt réside véritablement en l’ambiance qui s’en dégage (cinquième originalité) ! Une ambiance pesante, moite, irréelle et presque malsaine. Cette jungle semble broyer les pauvres hères qui s’y aventurent bien plus sûrement que le veil lui-même. Plus qu’un rêve, la progression de Marly tient plus du cauchemar. Est-elle folle ? Qui sont ses voix qui semblent commenter ses actions ? Qui est cette indigène qui l’observe durant son sommeil…? Bref, difficile de vous retranscrire ça par écrit, mais au delà de l’histoire, c’est l’ambiance qui rayonne vraiment de ce « Chœur des ténèbres ».

Pour finir, le graphisme est tout à fait honnête, bien que sans doute pas le meilleur de la série. Les traits sont maîtrisés, la végétation a vraiment un coté étouffant. Le dessin y est très certainement pour beaucoup dans l’ambiance du tome (bien que pas seulement). Si Marly est très belle, on peut quand même émettre quelques réserves pour le personnage de Joseph… Notons quand même une répartition des bulles qui rend parfois difficile la lecture des dialogues dans le bon ordre, un peu façon comics américains (sixième originalité).

Notes

Scenario : 3 / 10
Dessin : 7 / 10
Ambiance : 10 / 10
Note moyenne : 6.7 / 10

En savoir plus sur l'album...

Série : La Geste des Chevaliers Dragons

Album : tome 8/31 : Le Choeur des Ténèbres
(Histoire indépendante)

Type de BD :

Editeur :

Parution : mai 2009

Lien : Site officiel

Taille : 48 pages

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12 commentaires sur “Tome 8 : Le chœur des ténèbres”

  1. Eh bien, tu y tiens à ce que ce tome soit original ! Je n’ai pas encore eu l’occasion de le lire, mais je rattraperai ça dès que j’en aurai l’occasion.

    Deux petites remarques concernant ton article 😉
    Dans le deuxième tome, Akanah (puisque je suppose que tu faisais allusion à elle) ne perd pas sa virginité (elle dit d’ailleurs un truc du genre : "bien sûr que non [je n’ai pas couché avec lui], j’ai dormi avec lui"). Il n’y a que dans le 1er tome, qu’Ellys (je ne suis pas du tout sûre de l’aurtograf) perd sa virginité et d’ailleurs Elys est seulement écuyère, non chevalier.
    Deuxième point : il n’y a pas que dans le tome 2 que l’on retrouve un personnage d’un autre tome (le 1). On retrouve Eléanor, un des personnages principaux du tome 2, dans le tome 3.

    Voilà, voilà, c’était ma contribution inutile à ton article. 😉

  2. Aha ? Tu soulèves deux points qui m’étonnent, et que je vérifierai dés ce soir, bien qu je me doute que tu aies raison…

    N’hésite pas à me dire ce que tu auras pensé du tome 8 quand tu l’auras lu…

  3. Après relecture, tu as tout à fait raison…

    Je n’avais jamais remarqué que la fillette du tome 3 et l’une des héroïnes du tome 2 !!! Du coup, le tome 3 est antérieur au tome 2, et on sait que le tome 4 est encore plus antérieur. Par ailleurs, le tome 6 est sans doute le plus éloigné dans le temps.

    Je ne sais pas si les auteur ont caché suffisamment de détails, mais il y a peut-être moyen de classer la Geste par ordre chronologique…? Peut-être est-il aussi possible de dessiner une carte de la même façon, si les lieux se recoupent dans les différents tomes ?

    Je ne désespère pas de voir un jour paraitre une sorte d’encyclopédie des Chevaliers Dragons, du même style que ce qui a été fait pour Lanfeust ou les Forêts d’Opale…

  4. Je ne sais pas si ce serait une bonne chose. L’encyclopédie a sa place pour Lanfeust ou les Forêts d’Opale parce que cela correspond bien au style d’Arleston : sa manie de placer une petit encadré toutes les 5 pages pour expliquer le prétendu contexte socio-économico-politique du lieu, ainsi que son architecture et puis la faune et la flore, et autres trucs-machins. Pour la Geste, je trouve que ce monde gagne à garder un certain mystère. Cela colle plus au style de narration d’Ange.

  5. Je suis d’accord avec toi, mais cela peut aussi être une sorte d’encyclopédie anarchique ou décousue. Quitte à s’éloigner un peu des différents tomes (histoire qu’ils gardent chacun un peu de leurs mystères) tout en nous en disant plus sur le monde où ils se déroulent.

  6. Sympa l’article. Je ne savais pas qu’il y avait un nouveau tome, et je te le piquerai un de ces jours 🙂 Ce qui fait de cette série une série à part (IMHO), c’est que le dessinateur change à chaque tome. C’est aussi ce qui fait que je n’ai pas aimé certains tomes. Au vu de la page que tu présente, je pense que celui-ci me plaira.
    Sinon pour l’encyclopédie de la Geste, je peux t’installer un médiawiki dès ce soir si l’envie t’en prend 😉

  7. Je ne savais pas que tu les avais lu, Fufu.

    Personnellement, c’est les graphisme du tome 3 que j’aime le moins. Trop statiques, trop "réguliers", et les visages sont parfois trop déformés dans certaines expressions…

    Concernant l’encyclopédie, je te remercie, mais je pensais à quelque chose de plus traditionnel (un livre) et plutôt signé de Ange. ^_^

  8. J’avoue que je l’ai trouvé très étrange aussi. Un peu décousu, un peu flou, à se demander si le scénariste avait pas fumé quelque chose…

    Je trouve qu’il manque un peu de substance, et la fin nous laisse sur notre faim (ou voudrait vraiment en savoir plus, ce qu’il s’est passé, pourquoi, les conséquences, …)

  9. Bon, ça me rassure un peu : ce n’était donc pas moi qui avais fumé lors de ma lecture, mais peut-être bien le scénariste…

    On est assez d’accord, Lyr, mais je persiste à dire qu’une seconde lecture serait peut-être éclairante.

    Au delà du fond, par contre, tu ne trouve pas que la forme (l’atmosphère) est quand même sympa ?!

  10. Ça y est, je l’ai lu hier.

    Voici donc un résumé de mes impressions de lecture : le dessin est sympa, sans plus. Si les décors sont très bien rendus (ce qui contribue largement à l’atmosphère étouffante de l’album, atmosphère plutôt intéressante d’ailleurs), je trouve les personnages pas top top, au niveau des proportions (Marly a une tête trop grosse (en plus elle n’est pas toujours déformée pareil suivant les cases, c’est mal, ça) par rapport au corps, ce serait un style manga j’aurais rien dit, mais là le style de dessin se voulait plutôt réaliste) ou des visages (certains sont très réussis, mais je trouve que la plupart sont plutôt moches).
    Pour le scénario, au début tout allait bien. Il y a bien cette histoire de chant et de rêves un peu étrange, mais pourquoi pas après tout. Ça colle bien avec l’atmosphère pesante de la jungle. J’ai juste trouvé le bonhomme qui parle tout le temps et dont j’ai oublié le nom (son nom est-il cité d’ailleurs ?) un peu pénible. Et puis, je suis arrivée à la fin de l’album. Comment dire ? Je crois qu’on peut résumer ce que j’en ai pensé à cette interjection : "gné ?".

    Bref, si quelqu’un peut m’expliquer la fin et la philosophie cachée de la chose, cela m’intéresse grandement.

    Une petite question, Ekho : tu dis qu’il est suggéré qu’un des personnages aurait déjà été rencontré ? Tu fais allusion à quoi, là ? Je vois pas trop.

    Une autre remarque. J’ai profité de l’occasion pour combler une lacune : je n’avais pas encore lu le tome 4, Brisken (je ne suis pas sûre de l’orthographe). Dans ce tome, on apperçoit Oris, la "vieille" du tome 2. Et je pense que c’est aussi elle que l’on voit dans le tome 1, qui raconte l’histoire. Comme quoi, ce n’est pas si original que ça de revoir quelques personnages d’un tome sur l’autre. En fait, je dirais que les 4 premiers tomes sont plus ou moins reliés entre eux (même si les liens restent ténus), alors que les suivants semblent totalement décorrélés.

  11. Bon, les avis sur ce tome sont donc globalement similaires. Ca me rassure.

    En fait, j’avais l’impression que Marly était déjà connue à travers les voix qu’on entend dans ces rêves. Le fait qu’elle ait été trouvée au milieux de cadavres, etc… Mais bon, effectivement, c’était sans doute une interprétation de ma part.

    Concernant le tome 4, ce n’est pas pareil, hein ? Celui-là, pour le coup, c’est un de mes préférés…

    Et c’est marrant, car en relisant le tome 2 en diagonale, j’avais aussi noté que Oris parlait de la Passe de Brisken. Du coup, je me suis douté qu’elle apparaissait dans le tome 4. Je l’ai alors relu en diagonale lui aussi, mais je ne l’ai pas trouvée… Elle est où ?!

  12. J’ai bien aimé le tome 4. Il n’y a que les dessins auquels je n’accroche pas trop. C’est pourtant le même dessinateur (originalité ? 😉 ) que dans le tome 2, mais je trouve que ça passait mieux dans le 2.

    Oris apparaît vers la fin, elle mène les guerrières de l’école d’Ishtar qui arrivent en renfort.

    D’ailleurs toujours dans ce tome 4, il est question de la hache d’un chevalier dragon qui vient de mourrir. Je me demande si ce n’est pas la hache de Viala dans le tome 2 (qu’elle transmet ensuite à Akanah à la fin, d’ailleurs).

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