Luxley #1, l’Europe aux mains des incas

Luxley, tome 1 : Le mauvais oeil

Au beau milieu du XIIe siècle, durant les croisades, pour une raison inexpliquée, les peuples unifiés de l’Amérique du Sud abordent les côtes européennes, et envahissent sans difficulté l’ensemble des royaumes de la chrétienté ! Dans ce contexte, Robin de Luxley est missionné par Richard Cœur-de-lion. L’objet de sa mission étant couvert par le plus grand secret, Robin traverse la France le plus discrètement possible. Hélas, son camp est attaqué, et le maître inca de Paris le fait prisonnier. Celui-ci, semblant disposer d’inquiétants pouvoirs de visions, a pour but étrange de faire de Robin son nouveau lieutenant.

Ce premier tome nous montre ainsi une Europe chrétienne envahie par l’Empire Inca. De ce fait, et c’est tout à fait notable, dans ce Moyen-âge uchronique, les chrétiens sont plutôt du bon côté de la ligne de front. Et ce seul point est déjà intéressant en soi. Bien que voulu très crédible, l’univers de Luxley contient du fantastique largement assumé, du côté des Incas. Ces derniers, au moyen de fumées hallucinogènes de peyotl, savent entrer dans un outre-monde onirique, leur permettant de développer des capacités de vision du futur mais également de transmission de pensée, bien que de manière plus ou moins limitée, et encore à circoncire dans la suite de la série.

Dans cette France occupée, nous suivrons donc le personnage de Robin, chevalier, chrétien, et pas aussi sommaire qu’on pourrait le penser (et que ma première lecture m’avait laissée comme impression). L’auteur arrive à nous impliquer dans ses dilemmes moraux, philosophiques, et religieux. Face à lui, l’inca Vucub-noh présente un charadesign tout à fait inquiétant, avec son corps décharné, ses yeux vides, sa sphère de cristal incrustée dans le front, et ses déplacements rendus irréel par des postures statiques. Soulignons que les personnages secondaires sont, pour l’instant… très secondaires.

Le récit se suit avec grand intérêt, même si la partie centrale de ce premier tome est un peu trop onirique, contemplative, et avec beaucoup d’exposition pas forcément nécessaire à mon goût. Le final du tome est toutefois très intelligent, et soulève de nombreuses questions qui trouveront, je l’espère, une réponse dans les tomes suivants.

Pour finir, la composition des planches est classiques mais tout à fait efficace. Le dessin est détaillé, réaliste et dynamique, et permet d’apprécier des scènes très variable, des panoramas étirés de l’outre-monde, aux courses-poursuites à cheval. L’ambiance générale qui se dégage de ce premier tome m’a tout simplement convaincu ! À noter que la réédition du tome 1 dont je dispose, et que j’avais acheté il y a très longtemps, propose 8 pages bonus en guide de prologue. Un prologue qui me semble pourtant capital, même si sans doute pas totalement indispensable.

Cette critique est en lien direct avec l'article Luxley : tomes 1, 2 et 3 que je vous invite à lire pour obtenir une vision d'ensemble.

Notes

Scenario : 6 / 10
Dessin : 8 / 10
Ambiance : 10 / 10
Note moyenne : 8 / 10

En savoir plus sur l'album...

Série : Luxley

Album : tome 1/5 : Le mauvais oeil
(Histoire liée au reste de la série)

Type de BD :

Editeur :

Parution : mai 2005

Taille : 54 pages

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