Nouvelle grande ellipse temporelle entre le tome précédent et ce tome 3 de la série Luxley.
Grâce à la protection conférée par les pouvoirs de Robin, la rébellion chrétienne française a réussi à reprendre Paris, tandis que l’Apu s’est retranché dans sa pyramide du Louvre. Pour réaliser ce miracle, Robin est obligé de s’abreuver de toujours plus de peyotl, afin d’augmenter ses visions et élargir ses pouvoirs protecteurs. Mais cela le laisse de plus en plus léthargique, et de plus en plus longtemps. De ce fait, il semble ignorer qu’un débarquement atlante vient d’avoir lieu, et que la terrible Cusi Koullor, la nièce de l’Apu de Paris, marche sur la capitale française avec d’innombrables troupes.
De nouveau, un très bon moment à passer dans ce troisième opus de la série Luxley, décidément gage d’une qualité certaine ! Cette fois-ci, le scénario quitte l’enquête médiévale du tome précédent pour se concentrer sur les intrigues géopolitiques, et la stratégie de guerre, qu’elle soit développée par les chrétiens (différentes factions) ou par les Atlantes eux-mêmes. Un point de vue intéressant, où la moralité des uns et des autres peut trouver une certaine justification auprès du lecteur. Une subtilité tout à fait appréciable, là où les Atlantes étaient plutôt montrés comme des monstres dans le tout premier tome.
Au niveau des personnages, nous découvrons des évolutions très intéressantes. Ce troisième tome de Luxley se passe, pour ainsi dire, sans Luxley lui-même. Sa nemesis, Vucub-Noh, l’Apu de Paris, est lui aussi en pleine déchéance. Ces deux personnages principaux étant mis au ban, cela laisse la narration ouverte pour découvrir le personnage de Cusi, monstrueux et fascinant, ambigu mais néanmoins inflexible. Un personnage que l’on adorera, ou que l’on détestera, et probablement les deux en même temps
Ce nouveau personnage est également l’occasion de découvrir un peu plus du lore de cet univers, en nous montrant de nouveaux pouvoirs des Atlantes, mais également comment ils fonctionnent, et quelles sont leurs limites. Une gestion du surnaturel qui est toujours très bien menée par les auteurs dans Luxley.
Les dessins sont toujours aussi bon. Difficile d’en dire plus à ce niveau. J’ai toutefois noté une profonde différence de design entre les vaisseaux Atlantes que l’on voit sur la couverture, et ceux qui nous sont présentés à l’intérieur de l’album.
En tant que maison d’édition qui se veut plus ou moins premium, Quadrants nous propose en fin d’album quelques pages pour prolonger l’expérience dans l’univers de Luxley. Si cela était très appréciable dans le tome précédent, cela ressemble beaucoup trop à de la publicité pour les autres BD de leur catalogue, à mon avis, dans ce tome 3.
L’album se conclut, sans se conclure, par un double cliffhanger ! Le premier était attendu, et voit la rébellion chrétienne aller demander de l’aide à son ennemi de toujours, au Moyen-Orient. Mais une seconde surprise nous attend autour du personnage du moine Adam. Je n’en dirai pas plus, à suivre au tome suivant…