Désormais capable de voir le passé, le gouvernement de New Harlem souhaite éliminer discrètement Zack avant qu’il ne remue trop de secrets enfouis. Il ne doit son salut qu’à Bob, son avocat, également de mèche avec l’organisation terroriste de la Fraternité Blanche. Cette improbable collusion décide alors d’organiser des meetings, durant lesquels Zack partagera en direct ses visions du passé.
C’est la première fois que dans le multivers d’Uchronie[s] (cf. les autres critiques), je n’ai vraiment pas accroché au scénario. Je ne parle pas de la saga d’ensemble qui traite de différentes réalités alternatives, mais bien du récit proposé par ce tome, dans lequel un avocat blanc peut faire s’évader un suspect et s’afficher sans problème avec un groupe terroriste, dans une cité contrôlée par des descendant des Black Panthers. Et si l’on se prend quand même au jeu du thriller, l’ensemble de cette réalité alternative manque cruellement de cohérence. Autant d’ailleurs que le révisionnisme des noirs que Zack prétend combattre : est-il vraiment réaliste que les populations du globe aient oublié l’esclavagisme blanc des siècles passés ?! Bref, le wordlbuilding dans ce second tome m’est apparu plus que bancal.
A cela s’ajoute l’arrivée de Tia et Hassan, issus de l’épilogue de New Byzance. Sachant que les différentes séries de Uchronie[s] se répondent, ça ne serait pas surprenant… si New Byzance #3 n’était pas sorti chronologiquement après New Harlem #2. Très étonnant ! Du coup, l’arc narratif de ces deux protagonistes se mêle à celui du Zack de cette réalité, et de manière un peu artificielle (bien que nous en saurons certainement plus dans New Harlem #3). Pour plus de clarté, je vous renvoie à mon guide de lecture, lien en toute fin de cet article.
Le dessin reste équivalent au tome précédent, et je continue à ne pas vraiment y adhérer. On y retrouve encore une hyper-sexualisation ; moins présente, mais toujours assurée par le personnage (nymphomane ?) de Graziella. D’ailleurs, le fait d’introduire les personnages évoqués au paragraphe précédent induit une comparaison inévitable entre la manière dont ils sont repris par Tibery (dessinateur de New Harlem) et la manière dont ils étaient dessinés pas Chabbert (dessinateur de New Byzance). Et cette comparaison n’est pas au bénéfice du premier.
L’ambiance générale de ce tome est également assez atypique. Zack passe plusieurs planches à siroter des cocktails en rooftop, au bord d’une piscine, alors que ses pouvoirs de prescients ont évolué sans raison, qu’il a dû changer radicalement de style de vie, qu’il vient d’assister à la mort de ses parents, qu’il est en passe de devenir un personnage public malgré lui… Bref, la cohérence ne se retrouve pas non plus dans l’ambiance de ce milieu de série.
Bref, sans être fondamentalement mauvais, cet album apparaît comme le plus faible. Espérons que sa conclusion soit meilleure.