Parmi les contrebandiers, les négociations sont âpres, entre partisans de la République, manipulations de l’Empire et adeptes de la neutralité. Dans ce sac de nœuds, Talon Karrde essaye de rallier ses associés au camp de la Nouvelle République…
Pendant ce temps, Han, Lando, Luke et Mara ont découvert la localisation de la planète Wayland et entreprennent de pénétrer dans le Mont Tantiss, qui contient les secrets de l’Empereur, dont le centre de clonage utilisé par le Grand Amiral Thrawn.
Ce second tome de L’Ultime Commandement apporte la conclusion de la pentalogie en comics issue de la trilogie romanesque de Zahn. Le récit gagne en clarté et en lisibilité, soutenu par une narration plus nerveuse que les tomes précédents. On apprécie notamment l’originalité du décor : la planète Wayland et sa jungle oppressante offrent un terrain plutôt rare dans l’univers Star Wars.
Plusieurs fils narratifs convergent vers un climax à la fois mouvementé et un peu brouillon, où vaisseaux contrebandiers, flotte impériale et forces républicaines s’entrechoquent dans une séquence spatiale de pièges à plusieurs niveaux, involontairement confuse mais néanmoins amusante.
Du côté des personnages, Mara Jade est au cœur de l’action : elle affronte seule C’baoth et Luuke (le clone de Luke Skywalker1), clôturant la trilogie en héroïne assumée. Luke, lui, reste cantonné à un rôle de jeune maitre discret, notamment lors d’un entraînement expéditif dans la jungle qui fait écho au célèbre exercice du premier film (Episode IV : Ben Kenobi entrainant un tout jeune Luke dans le Faucon Millenium) avec la sphère d’entraînement.
Malgré ces points positifs, plusieurs éléments laissent un goût d’inachevé :
- L’identification de la « source Delta » par Leia se fait sans explication crédible ni contexte.
- La faction des contrebandiers, bien que centrale, manque de cohérence et d’ancrage dans les réseaux criminels connus de la saga Star Wars (les Hutts brillent par leur absence).
- La mort de Thrawn, bien qu’esthétiquement réussie, est trop rapide et frustrante 2.
Du côté des antagonistes, C’baoth ne parvient pas à s’imposer comme une menace crédible. Son traitement reste désespérément superficiel, loin de la complexité du lore des clones et de leur interaction avec la Force 3 développée dans les romans.
Le dessin se révèle inégal mais ponctuellement inspiré. Plusieurs planches marquent positivement, comme l’entrée dans la salle du trône du Mont Tantiss (ci-dessous) ou la mise en scène de la mort de Thrawn. Dans l’ensemble, le style visuel soutient l’action sans éclat, mais sans réel accroc non plus.
On regrettera l’absence totale de bonus éditoriaux — aucun préambule, pas d’annexe — qui auraient permis de mieux resituer l’intrigue dans la riche tapisserie de l’univers étendu (Legends).
En conclusion, ce dernier tome apporte une conclusion sans grand éclat à une saga en comics qui n’atteint pas la cheville des trois romans originaux. Une adaptation passable, pas intrinsèquement mauvaise, mais foncièrement ratée.
- Qui apparait un peu comme un cheveux sur la soupe, mais c’était également le cas dans le roman, de mémoire.[↑]
- Même si j’ai un souvenir identique du final du roman…[↑]
- Toujours de mémoire, en particulier, les individus sensibles à la Force ne peuvent générer que des clones fous, ce qui donne tout son sens au personnage C’baoth.[↑]
