Grâce à Saroum, les protagonistes principaux connaissent désormais l’origine de la mystérieuse clef de Skeld. Celui-ci a entrepri un vaste pèlerinage dans les Terres Dévastées, à la recherche du possesseur initial de celle-ci, le mystérieux Simuel, l’homme manchot. Il sera notamment amené à traverser le territoire des kaillings, mais peut compter sur la présence de l’énigmatique mercenaire à ses côtés.
Pendant ce temps, dans la Ville-Monde, le commandant Thorin mène des expériences aussi dangereuses qu’inquiétantes, tandis qu’une révolte sans précédent gronde dans les bas-fonds de la ville. Après la terrible débâcle du tome précédent, les Archivistes quant à eux tentent de s’y réorganiser, dans un monde au bord de la bascule.
Les derniers mots de mon résumé ci-dessous correspondent assez bien à l’ambiance de ce dernier tome : le monde va changer. En bien ou en mal, cela dépendra de Skeld ainsi que de Simuel. Car dans ce dernier tome, le scénario s’efface derrière ce fantastique univers (créé par les frères Péru) en pleine mutation. Avec un démarrage de cet album plutôt lent, on regrettera que le récit enchaine ensuite les raccourcis 1 et les dialogues (voire monologues2 ) d’exposition (Show don’t tell), tout en multipliant les péripéties qui auraient amplement méritées d’être développées 3 et en ne faisant qu’effleurer des personnages qui étaient pourtant prometteurs 4.

L’impression générale qui se dégage de ce tome (et de la trilogie, par tâche d’huile) est que le lore est extrêmement profond et fouillé, de la cosmogonie aux histoires personnelles des personnages, des factions (et courants qui les parcourent) à la faune détaillée et horrifique… Hélas, pour une raison qui m’échappe, le récit à été condensé en une trilogie, obligeant à conclure trop vite une histoire qui aurait pu être beaucoup plus détaillée, nuancée et donc intéressante.
A mon sens, il aurait également été fabuleux de proposer un « guide » ou une « encyclopédie » diégétique (voire un Jeu de Rôle) dans l’univers de Shaman, tant celui-ci est dense et profond. Mais a priori, une telle publication n’a jamais été envisagée. Dommage.
Côté dessin, je vous renvoie vers mon appréciation du tome #2, car ceux-ci sont totalement comparables.
En conclusion, une trilogie de fantasy aux allures steampunks dotée d’un univers foisonnant, aux personnages plutôt intrigants, mais au scénario hélas un peu trop tronqué. En reste une sorte de grande fresque aux messages écologiques plutôt percutante, surtout pour une publication datée de plus de 20 ans !