Alors que Luke, Han et Léia tentent de négocier avec les restes du Soleil Noir, la droide Guri (qui ignore son importance) espère toujours faire modifier sa programmation, malgré les nombreux malfrats à ses trousses : chasseurs de prime, mercenaires, droïdes assassins, ainsi que l’inquiétante Azool…
Si le premier tome posait quelques pistes prometteuses, cette conclusion ne convaincra pas. La convergence de tous les protagonistes autour de Guri aurait pu constituer un climax riche et complexe, mais l’ensemble se réduit à une longue fusillade/course poursuite, sans véritable respiration. Les arcs narratifs initiés précédemment se referment avec une rapidité frustrante, donnant l’impression que les auteurs ont manqué de place pour déployer leur intrigue. Et le « happy end » général apparaît artificiel et peu satisfaisant.
Certes, quelques idées se démarquent, comme l’inversion des rôles entre Azool et Han en écho à la séduction de Léia par Xizor dans le premier volume. Mais à l’inverse : la mort de Yang, trop expéditive, et l’apparition finale de Dash Rendar, totalement anecdotique, renforcent le sentiment d’une conclusion en demi-teinte.
Le « big three » est remis au centre du récit, contrairement au premier tome, mais cela ne suffit pas à élever la narration. Les dialogues, souvent teintés d’humour, oscillent entre efficacité et maladresse. La relation Han/Léia, en particulier, souffre d’un traitement caricatural, notamment du fait de la jalousie de Léia.
« Je savais qu’il y aurait des problèmes. » – Han Solo
« Tais-toi et tire ! » – Léia Organa
Visuellement, l’album présente des choix intéressants mais inégaux. Certaines planches, notamment celles illustrant les souvenirs de Guri, révèlent une vraie recherche de composition. Le charadesign de Han, calqué sur les mimiques d’Harrison Ford, fonctionne particulièrement bien. De même, l’emploi de blanc narratif dans certaines mises en page témoigne d’une volonté graphique originale.

Malheureusement, cette ambition reste trop souvent bridée par un trait simple, des couleurs basiques (parfois monochromes, cf. le second plan dans la vignette ci-dessus) et la faible présence de détails. Notez également que, années 90 oblige, la plupart des personnages féminins ont le nombril à l’air.
L’atmosphère générale de ce second tome souffre du même défaut que son scénario : un manque de densité. Là où l’on attendait une plongée dans les bas-fonds d’une galaxie morcelée par la guerre, l’album s’enlise dans des scènes d’action répétitives. L’immersion est compromise, et même les thèmes liés à l’identité de Guri (et une petite réflexion sur la conscience humaine initiée au tome 1) sont abandonnés. En refermant ce volume, difficile de ne pas ressentir une certaine frustration.

