Transposer de manière parodique les utilisateurs francophone de Youtube dans un univers de fantasy, c’est le pari que fait le monde de Tubonia ! Ce premier tome de la série nous narre les péripéties de Sir Gibsy, du mage Absol, et du viouveur Anthox dans un monde menacé par des vagues de haiteurs. Ces derniers sont des sortes de créatures sauvages, en lesquels se changent les paisibles viouveurs du monde de Tubonia, lorsque des émotions négatives les envahissent. Anecdotique jusqu’à présent, le phénomène semble contaminer l’ensemble de Tubonia. Menant l’enquête, ils découvriront que trois ombres sont à l’origine de ce mal. S’en suivront deux quêtes parallèles, la première ayant pour but de les combattre directement, tandis que la seconde visera à rassembler une grande armée en vue de livrer bataille à l’a horde des haiteurs déjà innombrables.
Malgré l’immense accumulation de références et clin d’œils, qui forment la nature même du monde de Tubonia, l’histoire présente de véritables enjeux narratifs, sans bien sûr révolutionner le genre de la fantasy. Et même si on s’attend à un happy end, je me suis surpris à me demander comment on y viendrait, et comment allait se terminer telle ou tel quête secondaire. En outre, au-delà des références au YouTube francophone, l’album recèle de nombreuses autres références à la pop culture plus classique, tel que Star Wars, Avengers, ou le Seigneur des Anneaux.
Sans être vraiment notable, le dessin est tout à fait satisfaisant. Les compositions sont agréables, les très nombreuses caricatures font sourire, et les actions sont très lisibles. J’ai cependant trouvé que certaines d’entre elles étaient un peu longues, sans forcément avoir de double sens particulier (du moins, je ne l’ai pas perçu), mais bien sûr tout ne peut pas avoir de double sens dans un album de plus de 60 pages.
On note également quelques passage qui peuvent nous sortir du récit, comme une transition très abrupte entre deux pages séparés par une ellipse temporelle, ou encore certaines cases dont les décors sont très pauvres.
En synthèse, un très agréable moment à passer, sous réserve que vous ayez tout de même un minimum de connaissance sur l’univers des vidéastes francophones sur YouTube.