Nageons dans les étoiles

Sea of Stars

Pilote de transporteur de fret spatial, Gil est un veuf récent et bourru. Ne pouvant faire autrement, il assure sa mission de transport entre les étoiles en compagnie de son fil Kadyn, gamin espiègle, qui s’ennuie ferme durant ce voyage non désiré. C’est alors que père et fils son séparé lors de l’attaque soudaine d’un monstre de l’espace aux proportions titanesques, en plein territoire Zzaztek. Dés lors :

  • Kadyn survit dans l’espace sans besoin d’appareillage, et démontre désormais des pouvoirs surhumains. Accompagnés d’un dauphin et d’un singe de l’espace, il va découvrir tout un univers merveilleux et terrifiant, tandis que les autochtones de cette partie de l’espace semblent lui trouver un intérêt troublant ;
  • Gil, de son côté, va entamer une lutte acharnée pour d’abord survivre, puis retrouver son fils coute que coute dans un environnement inconnu et très clairement hostile.

Le père et le fils, que le récit va séparer progressivement et de plus en plus profondément, parviendront-ils à se rejoindre ?

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Couverture

Je n’irai pas par 4 chemins, ce comics a été une grosse déception pour moi ! Il me semblait pourtant en avoir lu du bien, mais je pense avoir été victime d’une bulle de filtre1 et d’une bonne campagne marketing de la part de Urban (qui est au demeurant un excellent éditeur). Un rapide coup d’œil à sa fiche sur le site bedetheque.com indique d’ailleurs une note minable pour un nombre d’avis ridicule. Pourtant, cette histoire d’amour père/fils dans un univers de science-fantasy me semblait alléchante, particulièrement à lire durant la période des fêtes 2022. Làs.

Le scénario de base est simple, voire simpliste, avec une succession de péripéties généralement peu inspirées et des ficelles souvent trés grosses. Seuls les 2 ou 3 derniers chapitres remontent légèrement le niveau, mais ne vous attendez à rien de génial, loin de là. L’univers proposé est un globi-boulga de science fantasy, qui aurait pu être original et sympathique si les dessins avaient été meilleurs. Le lore proposé est néanmoins assez peu profond, et donc assez peu crédible. Les personnages sont contrastés. Gil est intéressant, sans être passionnant. Kadyn est franchement decevant. Dalla propose des subtilités interessantes mais peu approfondies. Le Dauphin et le Singe s’en sortent plutôt bien, avec des caractères marqués et des répliques à propos. Et l’IA Kyle propose des punchlines savoureuses, il faut le reconnaitre.

L’ambiance générale peine beaucoup à être crédible. En effet, la cohabitation de vaisseaux spatiaux, de besoin en oxygène, de trous de vers… s’articule trés mal avec des animaux nageant dans l’espace, et la présence de nombreuses espèces intelligentes et parlantes (dans le vide interstellaire). Enormément de ces absurdités seront balayées d’un TGCM2 malhabile. L’utilisation de jargon pseudo-scientifique et de technoblabla est d’ailleurs assez risible. Certaines expressions me semblaient tout droit sorties d’une œuvre de SF des années 70. J’ai trouvé particulièrement lourd l’emploi de l’adjectif « spatial » à toutes les sauces possibles (plante spatiale, méduse spatiale, porte-clefs spatial, accordéon spatial…). Difficile de dire si ce dernier points est involontaire ou assumé. Et la trés légère saveur pré-colombienne (dans certains design, certains concepts et certains mots de vocabulaire) n’améliore en rien le résultat.

« Je parle de vraie magie de l’espace. Celle dont parle les vieilles baleines. Du genre qui était partout dans le cosmos sauvage, avant. »

« Si les vieilles baleines sont si intelligentes, pourquoi elles se font tout le temps bouffer par des zzazteks ? La magie, ça n’existe pas. »

« Va dire ça au specimen humain là-bas qui a traversé une lune de feu et à léché tout un essaim de pique-étoiles sans se faire égratigner une seule fois. »

Dauphin & Singe, chapitre 3, page 3

« Bénédictions des pluies solaires sacrées, ce garçon…

…il a tous les signes. La même lueur. Ça doit être lui.

On l’a trouvé, faucon-soleil.

On a trouvé le dieu disparu des Zzazteks. »

Dalla, chapitre 2, dernière page

Enfin, je n’ai vraiment pas réussi à accrocher au dessin. Sans âme et doté de couleurs vives, voire fluo, pour ne pas dire criardes, les graphismes alourdissent un récit qui n’en avait vraiment pas besoin. Certaines scènes d’actions m’ont carrément parues complètement illisibles. Et loin de me plonger dans cette mer d’étoiles, le dessin avait plutôt tendance à me dissuader de m’y remettre pour attaquer le chapitre suivant. Vraiment.

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Actions brouillonnes, couleurs criardes

Pour conclure, à moins d’être trés curieux, passez votre chemin. Je suis trés sévère avec ce comics, forcément subjectif, mais je pense être juste.

  1. Une bulle de filtre est un concept sur internet, en particulier sur les réseaux sociaux. Un internaute est en effet au centre d’une bulle constituée de ses contacts (amis, sites favoris, etc…) qui ont tendance à ne lui montrer qu’une partie tronquée et plaisante de la réalité.[]
  2. Ta gueule c’est magique.[]

Notes

Scenario : 2 / 10
Dessin : 2 / 10
Ambiance : 3 / 10
Note moyenne : 2.3 / 10

En savoir plus sur l'album...

Album : Sea of Stars

Type de BD :

Editeur :

Collection :

Parution : juillet 2022

Lien : Site officiel

Taille : 288 pages

Contenu : Sea of Stars #1 à #11

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