Même si le terme n’est pas vraiment consacré ou officiel, le « blanc narratif » est une zone de la page laissée volontairement vide, sans dessin ni texte, alors que l’on se serait attendu à une ou plusieurs vignettes. Cet artifice permet de focaliser l’attention du lecteur sur la (ou les) vignette(s) restante(s), ainsi mise en valeur.
Ci-dessous, je vous propose deux exemples d’usage de blancs narratifs relativement intéressants, pourtant issus du très oubliable Les Ombres de l'Empire - Evolution #2.


Dans la première page, le blanc narratif est utilisé pour montrer séparément l’intrusion de plusieurs groupes de personnages dans un complexe scientifique ennemi dangereux et sécurisé. Cette astuce permet de séparer visuellement les actions, tandis que l’organisation des cases en cascade inversée vers la gauche (par rapport à l’ordre de lecture de gauche à droite) créé un sentiment de malaise ou de déséquilibre. L’effet fonctionne plutôt bien.
Dans la seconde page, le blanc narratif permet de mettre en exergue une vignette (étrangement) ronde, appuyant une blague (ratée, puisqu’elle se contente de reprendre et souligner le trait d’humour de la vignette précédente). Un choix plutôt étrange, donc. Notez au passage que le strip du milieu de page utilise une itération iconique, pour un effet comique… qui reste foireux.