Préambule - Avant d'aller plus loin, avez-vous lu l'article Changement de ton dans CdS #4 ? Car l'article ci-dessous en est la suite...
Davis continue son enquête sur la compagnie de Sandor Weltman, ce qu’il la conduit à collaborer avec Mélinda pour comprendre l’origine de mystérieux médicaments…
Pendant ce temps, Graham et Josh débattent sur la nature des stryges. Serait-il possible qu’elles ne soient pas des êtres purement malfaisants ? Mais bientôt, leurs réflexions sont interrompues de façon brutale.
Enfin, de son côté, Kevin décide de publier dans la presse les éléments dont il dispose.

Ce nouvel opus du Chant des Stryges se distingue par une maîtrise remarquable du scénario. L’album débute par un flashback, qui (une fois n’est pas coutume) sert à installer une tension narrative immédiate en explorant le passé de Josh (qui a même droit à la couverture). Mais surtout, ce tome #5 est un véritable point de convergence pour les différentes intrigues amorcées dans les tomes précédents, démontrant la cohérence et la vision à long terme des auteurs sur cette première saison.
Les personnages sont finement travaillés. La relation tendue mais subtilement dosée entre Mélinda et Davis est particulièrement réussie. Parmi les nouveaux venus, Cunning apporte une touche d’humour bienvenue. A l’inverse, le personnage de Josh a du mal à me convaincre ; anciens chasseur de stryges il est à la base présenté comme le mentor de Kevin. Le lien entre les deux n’est toujours pas explicité (même si je comprend bien l’interêt pour faciliter le scénario), et je continue de me demander ce que Josh a vraiment enseigné à Kevin…
Les dialogues sont fluides et crédibles, renforçant l’immersion dans cet univers où science et mystère se côtoient. Les nombreux renvois aux tomes précédents enrichissent la lecture, sans jamais alourdir le récit.
Le charadesign de Davis rappelle clairement l’esthétique de Matrix : cuir, lunettes de soleil et posture imposante. On note également une évolution physique du personnage, laissant entrevoir des (super?)pouvoirs de résistance lors d’une chute de plusieurs étages… Réelle révélation ou simple facilité scénaristique ? Je penche pour la première option, d’autant qu’une scène où Kevin est dans une situation similaire (plus loin dans l’album) souligne que, lui, est bien blessé.


Les stryges sont de plus en plus mises en avant visuellement. Une nécessité pour clarifier l’univers et faire avancer son exploration, mais qui pourrait décevoir les amateurs de mystère en déflorant l’aspect de ces créatures.
La composition des planches est toujours léchée, avec un jeu intelligent sur les formes des vignettes. Que ce soit des formats allongés verticalement ou horizontalement, chaque page rythme la lecture et sert avec justesse l’intensité dramatique.
En résumé, cet album rassemble les intrigues, propose des personnages attachants et affiche un esthétique soignée. Il s’inscrit avec brio dans la continuité de la série, tout en offrant de belles perspectives pour le prochain tome, concluant cette première saison.
