Le Cycle de Thrawn en Comics (2/2)

Après une première partie où j’évoquais le contexte éditorial dans lequel est paru ce Cycle de Thrawn, les romans qui ont donné vie aux comics, l’histoire racontée et ses qualités et défauts, je vous propose dans cette seconde partie ci-dessous d’entrer plus en détails dans le lore qui encadre cette portion de l’univers de Star Wars.

Nouveaux concepts

Je le disais dans mon article précédent, le Cycle de Thrawn fut l’une des toutes premières œuvres de l’univers Legends de Star Wars, et marqua les esprits par sa qualité assez unanimement reconnu chez les fans (du moins pour les romans). De fait, on y trouve plusieurs concepts qui intégrèrent très rapidement et naturellement l’univers fictifs de cette galaxie lointaine, très lointaine.

Je pourrais donner de nombreux exemples plus ou moins anecdotiques, mais je resterait ici sur ce qui me semble le plus emblématique…

Les Cylindres spaarti

Les cylindres spaartis sont un bon exemple. A une époque (les années 90) où la Guerre des Clones était un évènement totalement flou du passé nébuleux d’Obi-Wan Kenobi1… le cycle de Thrawn nous introduit ces cylindres comme étant une technologie cachée par le défunt Empereur dans le mont Tantiss, sur la planète Wayland. Ainsi, le grand amiral dispose d’une armée quasi-infinie. Toutefois, et c’est dommage, les comics n’évoquent pas du tout les perturbations que la Force induit sur les clones, en particulier :

  • Les personnes non-sensibles à la force peuvent être clonées mais difficilement ;
  • Les personnes sensibles à la Force (Jedi, Sith…) ne peuvent donner que des clones mentalement instables.

Pour contourner cette difficulté, Thrawn utilise d’ailleurs les Ysalamiri (voir plus bas).

Notez que la technologie de clonage sera finalement développée presque 10 ans plus tard, avec la sortie cinématographique de Star Wars Episode II : les armées de clones sont désormais issus des laboratoire de clonage de la planète Kamino.

Les cylindres spaarti subiront toutefois une retcon, et deviendront une technologie de clonage alternative à la technologie kaminoéenne. Sans être mentionnés, j’aime à imaginer que l’un des courts récits que l’on trouve dans Clones Wars #7 concerne ces cylindres spaartis, même si ce n’est pas explicitement indiqué.

Force, or not Force ?

Autre concept introduit par le cycle de Thrawn : des entités ou phénomènes non-conscients qui interagissent avec la Force2. Ici, il s’agit de créatures paisibles et arboricoles natives de la planète Myrkr : les ysalamiri.

Ressemblant à de placides mammifères poilus de 50cm de long, ils ont la caractéristique notable de créer une bulle dans laquelle la Force n’existe pas. De ce fait, la plupart des pouvoirs des Jedi, Siths ou autre sont totalement neutralisés.

Plus généralement, les ysalamiri ouvrent la porte à d’autres concepts interagissant avec la Force : les holocrons (que l’on croise dans Star Wars Invasion par exemple), certains cristaux, les propulseurs rakata (voir La Genèse des Jedi), etc.

Hyperespace, or not hyperespace ?

De même qu’il nous est proposé (ci-dessus) un moyen d’être extrait de la Force, il nous est également présenté un moyen d’être extrait de l’hyperespace…

…Peu détaillé dans les films, l’hyperespace est sorte de dimensions parallèle dans lesquels les vaisseaux spatiaux peuvent se transporter et franchir de très grandes distances bien plus vite que la lumière. De cette façon, l’hyperespace permet de rallier deux astres éloignés dans la galaxie en quelques jours 3. Notez que l’exploration de la galaxie via les routes de l’hyperespace est justement le point de départ de la Légende des Jedi.

Ainsi, l’Empire dispose de croiseurs spéciaux appelés « Croiseurs interdictors », qui sont dotés de la caractéristique étonnante de bloquer l’accès à l’hyperespace. Cela se traduit de deux façons :

  • Soit un vaisseaux (par exemple, qui tenterait de fuir) ne peut passer en hyperespace ;
  • Soit un vaisseau propulsé dans l’hyperespace en est arraché et revient en espace normal, s’il s’approche d’un tel Croiseur Interdictor.

Une proposition intéressante qui enrichit ce concept de déplacement ultra-rapide présenté dés le premier film Star Wars.

Le manteau-bouclier

Autre technologie cachée dans le Mont Tantiss, le manteau bouclier est purement et simplement une technologie d’invisibilité. Habilement utilisée par Thrawn, elle permet de masquer des astéroides lâchés en orbite de Coruscant (la planète capitale de la République), la rendant ainsi dangereuse et isolée.

Étrangement, cette technologie ne sera jamais vraiment reprise dans l’univers de Star Wars. Sans doute jugée trop puissante…

Nouveaux personnages

Le cycle de Thrawn introduite de nombreux nouveaux personnages, certains devenant emblématiques au sein de la saga en question, d’autres s’encrant durablement dans la mythologie Star Wars, d’autres encore devenant des protagonistes principaux au fil des oeuvres…

Mara Jade

Il y a beaucoup, beaucoup à dire sur Mara Jade ! Elle apparait ici comme lieutenant du contrebandier Karrde, mais cache mal un lourd passé : sensible à la Force, elle fut un agent secret obéissant directement et exclusivement à l’Empereur Palpatine (on l’aperçoit par exemple ici).

Motivée et inflexible, bien que capable néanmoins de revoir ses jugements, celle qui deviendra bien plus tard la femme de Luke Skywalker apprend tout doucement ici à maitriser le côté lumineux de la Force.

Grand Amiral Thrawn

Le personnage de Thrawn eclipse probablement les autres personnages de la saga, y compris le big three.

Génial stratège, alien pourtant au niveau le plus haut de la marine impériale, il considère que l’information est l’arme la plus puissante. De ce fait, l’ensemble de sa campagne est basé sur l’espionnage, la connaissance de ses adversaires, et l’anticipation de leurs actions. A ce titre, il prétend que l’étude de l’art d’une civilisation permet de la comprendre, et donc de la vaincre.

Combinant de manière géniale les ressources dont il dispose, il parvient à mettre à genoux la Nouvelle République et ne doit sa défaite qu’à son assassinat.

Pelleaon

Pelleaon est le lieutenant de Thrawn. Faisant figure de faire-valoir, son rôle est quasi-inexistant dans les comics (de mémoire, il est un peu plus présent dans les romans).

Dans le reste de l’univers étendu, Pelleaon se fera plutôt discret tout en gravissant progressivement les échelons dans un empire de plus en plus réduit. C’est un homme plutôt droit, honnête et valeureux. En l’an 19, lors de la signature de l’armistice finale entre Nouvelle République et Vestige de l’Empire, il est à la tête de ce dernier ! Il participera également à la guerre contre les Yuuzhan Vong aux côtéx de les République.

Talon Karrde

Personnage plutôt intéressant, Talon Karrde est présente comme une sorte de Han Solo, plus calculateur et moins intrépide. Doté d’une intelligence similaire à Thrawn, il est plus ou moins à la tête d’une alliance hétéroclite de contrebandiers, qui agissent comme une réelle troisième force dans ce cycle de Thrawn.

C’est dommage, à ma connaissance, le personnage de Karrde ne sera pratiquement pas réutilisé dans le reste de l’univers Star Wars…

Joruus C’Baoth

Jorus C’Baoth était un maitre Jedi à l’époque de l’Ancienne République. Joruus en est un clone, rendu fou par la combinaison du procédé de clonage et de sa sensibilité à la Force.

Gardien du Mont Tantiss sur Wayland4, Thrawn l’emploie pour coordonner ses attaque d’une façon inédite et redoutablement efficace.

Personnage fou, ayant sombré dans le Côté Obscur, ses motivations sont difficiles à cerner, même s’il prétend vouloir fonder un nouvel Ordre Jedi à son image, en prenant Luke et Léia (et ses jumeaux nouveaux-nés) comme premiers apprentis.

De nombreux autres personnages apparaissent de manière très mineure dans le comics, ont une importance relativement faible dans la trilogie romanesques, mais marqueront toutefois l’univers Star Wars durablement :

  • Winter, la nourrice des enfants de Han et Léia, mais également ancienne agent alderanienne ;
  • Borsk Fey’Lya, le politicien bothan retors, qui deviendra le président de la République Galactique ;
  • Amiral Ackbar, introduit dans le Retour du Jedi, il restera un stratège militaire hors pair ;
  • Jacen & Jaina Solo, les premiers-nés de Han et Léia, il sont appelés à un destin complexe, aussi grand que terrible… L’on aperçois en particulier une Jaina alors jeune femme, ici.
  • Mon Mothma, présidente de la Nouvelle République, fondatrice de l’Alliance Rebelle, mentor de Léia et femme politique inspirée et inspirante.

Nouveaux mondes

Assez typique des oeuvres qui se déroulent dans l’univers Star Wars, la saga nous permet de voyager allègrement d’une planète à l’autre, nous en faisant découvrir une bonne dizaine. L’on pourra d’ailleurs regretter que les auteurs aient totalement ignoré les planètes vues dans la trilogie d’origine (cela aurait pourtant fait un rappel intéressant).

L’atlas officiel traite bien évidement de ce qui est appelé la campagne de Thrawn in universe. Partant de ces trouvailles sur la planète Wayland et aidé de la flotte Katana, Thrawn effectue plusieurs percée vers le noyau de la Galaxie, piégeant même la planète-capitale Coruscant, avant d’être assassiné durant la bataille de Bilbringi.

Encore une fois, je ne vais pas toutes les détailler, mais zoomons sur celles qui me semblent présenter un intérêt certain.

Coruscant

Planète capitale de l’Empire, Coruscant lui a été reprise et est désormais le centre névralgique de la Nouvelle République. Elle n’est pas illustré ici pour la première fois, puisqu’elle apparaissait déjà dans les comics de la Légende des Jedi (1993), bienq ue sous un jour assez différent.

Kashyyyk, le monde de Chewbacca

Dans le milieu de la saga, Léia trouve refuge sur la planète natale de Chewbacca, le monde des Wookies ! Civilisation arboricole, elle s’est développé et prospère dans de très hauts arbres qui couvrent la majeure partie de la planète. Décrite dans les romans, elle apparait pour la première fois visuellement dans ces comics.

Dans le lore de Star Wars, la taille anormale des arbres de ce monde serait due à des expériences menée par l’espèce des Rakata, les antagonistes de la série de la Genèse des Jedi.

La planète Kashyyyk sera par la suite de nombreuses fois le théâtre d’aventures de différents protagonistes de l’univers de Star Wars. Notons qu’elle apparait dans la Revanche des Sith (en film, Episode III) !

En savoir plus…

A l’origine, Georges Lucas, le créateur de Star Wars, voulait faire apparaitre les wookies et leur monde natal dans le Retour du Jedi (Episode VI en film). Faute de moyens techniques et financier, il créa… les ewoks.

Wayland

Wayland 5 est une petite planète sauvage et oubliée, peuplée d’indigènes primitifs. Constituées de jungle notables, elle abrite quand même quelques villes et villages avancés, bien qu’elle ne semble pas être dotée d’astroport.

On y trouve en particulier le mont Tantiss, une montagne creusée par l’Empire est abritant nombre de technologies abandonnées ou à développer.

Conclusion

En conclusion le Cylcle de Thrawn est un incontournable pour tout fan de Star Wars.

Vous l’aurez sans doute compris, je recommande très fortement de lire en priorité les excellents romans de Timothy Zahn. Ensuite, c’est une bonne idée de lire cette saga en 5 comics, pour découvrir comment les dessinateurs ont mis en image les idées de Zahn. Sachant que nombre de « ces images » demeureront dans la suite du développement de l’univers Legend de Star wars !

…à tel point qu’il est intéressant de noter que même si Disney nia l’ensemble de ces œuvres lorsqu’il racheté Star Wars (en 2014), le nouvel univers étendu canon de Star Wars reprend nombre des propositions que l’on trouve dans le Cycle de Thrawn (les noghri, Pelleaon, et bien sûr Thrawn lui-même !).

Bibliographie

Ci-dessous les sources employées pour rédiger cet article :

  1. A peine évoqué dans le premier épisode de la trilogie au cinéma[]
  2. Le fameux fluide mystique qui donne leurs pouvoirs aux Jedi.[]
  3. Le Cycle de thrawn introduit également cette notion : le temps nécessaire pour aller d’une planète à l’autre.[]
  4. Missionné ainsi par l’empereur Palpatine dans des conditions jamais éclaircies.[]
  5. Je n’ai jamais aimé ce nom…[]

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