Alter Ego – Fouad : Virus, Vertiges et Vérités

Fouad était bénévole au sein de la mission « World War to Aids » (WW2A) visant à guérir et éradiquer le Sida. Mais alors qu’il traite une patiente en Colombie, il découvre que ses collègues ne procedent pas qu’à de simples analyses et vaccinations…

Injections douteuses, scanners incongrus, séquençages ADN absurdes… La WW2A semble cacher des motivations et des enjeux bien plus vastes… et troubles. L’enquête de Fouad va alors le mener vers les Bemudes, puis aux plus hautes instances de ladite mission humanitaire : la très médiatique et philanthrope Miranda Grynson.

Le scénario de Fouad, comme souvent dans la série Alter Ego, s’ouvre sur une scène d’action tendue et immersive in media res, typique d’un récit d’espionnage 1, avant de dérouler un long flashback explicatif. Cette structure narrative fonctionne toujours, tout autant que le thème classique du « seul contre tous ». Mais le périple de Fouad (d’Amérique latine jusqu’aux Bermudes) suit un enchaînement un peu mécanique, où les facilités de déplacement s’excuse à peine par un héritage rapidement évoqué par le personnage. L’intrigue reste néanmoins lisible et prenante, construite autour de motifs forts : infiltration, dissimulation, et quête de vérité.

Fouad incarne l’archétype du guerrier, figure classique du repenti, ancien détenu2 devenu soignant engagé. Le récit lui confère une nette densité émotionnelle : sa solitude, sa vulnérabilité 3 renforcent la dimension tragique du tome (sans doute l’album le plus tragique de la série). On lui retient notamment :

  • une volonté constante de rachat,
  • une fidélité à ses idéaux face au cynisme du réel,
  • une fragilité touchante malgré le courage.

Face à lui, Miranda Grynson incarne une forme de philanthropie toxique, tandis que Miep, hackeuse providentielle, précipite parfois un peu trop commodément la résolution des tensions narratives.

Le dessin se montre efficace et cohérent avec les codes esthétiques de la collection. Le charadesign comme la mise en scène s’inscrivent dans la continuité visuelle des autres tomes, sans éclat particulier mais sans fausse note non plus. L’atmosphère se nourrit d’une tension diffuse, entre paranoïa et course contre la montre, au service du thème central : celui de l’individu isolé face à une multinationale omnipotente.

En conclusion, on retrouve dans Fouad des questionnements chers à la série :

  • faire confiance à son instinct contre l’autorité,
  • se dévouer corps et âme à une cause,
  • affronter une vérité dissimulée au nom du bien commun.

Notez que l’album « Fouad » rejoint directement l’album Camille, tout en ayant un lien très direct avec « Park ».

  1. Nous resterons d’ailleurs dans le thème tout au long de l’album : enquêtes, infiltrations, dissimulations…[]
  2. Même si nous n’en saurons pas plus…[]
  3. Et la perte de sa compagne Élise en cours d’album.[]

Notes

Scenario : 6 / 10
Dessin : 7 / 10
Ambiance : 7 / 10
Note moyenne : 6.7 / 10

En savoir plus sur l'album...

Album : Fouad

Type de BD :

Editeur :

Parution : avril 2011

Lien : Site officiel

Taille : 62 pages

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