Les tensions sont palpables à la tête des restes de l’Empire, entre le Grand Amiral Thrawn et le Jedi C’baoth… Le premier continue son assaut contre la Nouvelle République au moyen de ses clones illimités et de la flotte Katana fraîchement récupérée, tout en tentant de capturer Luke Skywalker (lui-même enquêtant sur l’approvisionnement de l’Empire en clones). Le second ne rève que de recréer un nouvel ordre Jedi à son image…
Du côté de la République, Mara Jade se remet de ses blessures, tandis que Léia est sur le point d’accoucher. Mais au sein du frêle et jeune gouvernement, la mystérieuse source Delta épie les moindres faits et gestes, et en réfère à Thrawn avec une efficacité redoutable.

Après un troisième opus confus, ce quatrième volet se révèle plus lisible, bien que toujours contraint par un format trop resserré. L’intrigue gagne en clarté ; les batailles se suivent avec plus d’intérêt, en partie grâce à l’apparition bienvenue des croiseurs Interdictor, dont l’usage tactique enrichit l’action. Néanmoins, la trop grande densité du matériau d’origine (le roman de Timothy Zahn) transparaît encore dans les nombreuses ellipses, notamment dans les relations interpersonnelles.
Luke Skywalker, pourtant figure centrale, hérite d’un arc totalement atone. Son rôle manque cruellement d’impact, à l’image de dialogues peu inspirés qui desservent parfois la tension dramatique.
Mara Jade, personnage pourtant emblématique de l’univers étendu, conserve ici un potentiel en demi-teinte : on pressent sa richesse narrative, mais l’adaptation ne fait qu’effleurer sa complexité.

Graphiquement, l’album alterne entre le passable et le soigné. Si certains visages évoluent étrangement d’une case à l’autre, quelques planches sortent du lot, notamment celle illustrant la naissance des jumeaux Solo, Jaicen et Jaina (ci-contre). Notez l’apparition d’Anakin Skywalker dans sa version initiale Retour du Jedi, puisque le présent comics fut dessiné alors que l’acteur Hayden Christensen n’avait pas encore donné ses traits à Anakin dans la Prélogie (cinématrographique) de Georges Lucas.
On regrettera cependant l’absence d’illustrations annexes en f(in d’album (comme c’était le cas dans les précédents) et la pauvreté des compositions : à mon sens, aucune mise en page marquante ne vient soutenir l’ambiance générale. A l’inverse, les deux préambules qui ouvrent l’album (résumés et fiches de personnages) contiennent deux révélations majeures qui auraient mérité d’être découvertes dans le récit lui-même !
En bref, un album passable, qui relève le niveau du précédent, sans être sensationnel, loin s’en faut !