Far Sector

Garantie sans spoiler

L’article ci-dessous ne contient aucun spoiler, même mineur.

Synopsis

Nouvellement recrutée au sein du corps de Green Lantern, la police de l’espace, Sojourner « Jo » Mullein est envoyée dans un secteur reculé afin d’y résoudre un meurtre. Ancienne flic, ancienne marines, Jo va devoir comprendre cette immense complexe (qui porte le doux nom de Cité Eternelle), ses habitants et les trois races qui y coexistent pour élucider cet assassinat, le premier depuis plusieurs centaines d’année. En effet, depuis des temps immémoriaux, le protocole émotionnel réprime tous les sentiments des habitants de la cité, afin de garantir sa paix et sa stabilité. Mais ces deux qualités ne sont-elles pas que des faux-semblants, masquant une réalité beaucoup moins reluisante ?

Un polar cyberpunk complet à suivre en 12 chapitres.

Couverture

Critique

Sans avoir passé un mauvais moment, je n’ai pas été transporté par ce comics, qui est pourtant auréolé de nombreuses éloges. On soulignera notamment la scénariste, autrice reconnue et récompensée.

L’univers – dans lequel l’on suit la novice Jo au caractère bien trempé – est maîtrisé, cohérent et vaste… Trés vaste ! A tel point que l’on peut s’y perdre, pour deux raisons à mon sens :

  • Le récit jongle allègrement avec des concepts assez poussés, tels que les IA, la pansexualité, les mondes virtuels, les sphères de Dyson, une porosité de la frontière entre réel et virtuel, les blockchains… De même, s’ils sont abordés plusieurs fois, l’historique de la Cité Eternelle, son organisation et les factions qui lui sont externes (alliés ou ennemis) sont assez flous.
  • Ces concepts ne sont jamais clairement énoncés, présentés ou explicités. S’ils sont introduits progressivement, ils demandent au lecteur d’en avoir une connaissance préalable (dans sa culture propre ou en faisant ses propres recherches). Et éventuellement de se garder quelques notes sous le coude au fil du la lecture, afin de ne pas se perdre en cours de route.

En découle, non pas une perte totale du lecteur, mais au moins une confusion sur la nature de cet univers que l’on découvre avec Jo, ainsi que ses tenants et aboutissants. Mais peut-être est-ce volontaire…!

Panorama de la Cité Eternelle

Car en suivant l’enquête de cette nouvelle Green Lantern, on suit aussi précisément le fil de ses pensées, et la perte de ses propres repères à l’autre bout de l’univers, dans une cité qu’elle ne comprend absolument pas. Et si cet aspect est plutôt plaisant en début d’ouvrage, il m’est apparu un peu forcé et répétitif dans sa fin. L’enquête en elle-même suit les codes du polar classique : victimes et coupables se confondent, les personnages sont plus ou moins tordus, les enjeux parfois inattendus, avec des complots à comprendre et à mettre à la lumière jour. Toutefois, je dois reconnaître que le jeu des révélations finales en poupées russes, couplé à un univers complexe, a eu sur moi un effet surprenant… Car soit la conclusion proposée est assez basique et peu intéressante, soit j’ai vraiment raté une partie de l’intrigue et de ses articulations.

Les dessins sont plutôt jolis, bien que pas vraiment marquants. Les scènes de combats ne sont pas toujours très lisibles, en particulier lors de l’utilisation de l’anneau par Jo (qui, comme tout anneau de Green Lantern, permet de matérialiser sa pensée). En revanche, certains paysages sont à couper le souffle ; et certaines compositions psychédéliquent restes superbes à contempler… jusqu’à ce que l’on revienne sur Terre et que l’on se demande ce que l’on est en train de regarder, exactement. J’ai également été perturbé par le dessin du personnage principal, qui semble grossir de chapitre en chapitre, sans que cela n’ait d’utilité dans la narration.

Ca explose dans tous les sens !

Autre question qu’il vient à la lecture de cet ouvrage : pourquoi l’avoir intégré dans l’univers des Green Lanterns En effet, l’histoire est tout à fait auto-porteuse dans un univers de science-fiction original ; à l’inverse, aucun allusion ne sera faite aux Chevaliers Emeraudes , ni à aucun aspect de la chronologie récente ou lointaine de cette partie de l’univers DC. Leurs règles du jeu sont même plutôt brouillées, puisque l’anneau de Jo fonctionne de manière particulière (un point souligné et assumé).

Bref, une lecture qui n’est pas désagréable, mais qui ne m’aura pas laissé de souvenir impérissable. Toutefois, la densité de l’univers qui y est développé nécessiterait sans doute une seconde lecture. Un jour, certainement…

Notes

Scenario : 3 / 10
Dessin : 7 / 10
Ambiance : 5 / 10
Note moyenne : 5 / 10

En savoir plus sur l'album...

Album : Far Sector

Type de BD :

Editeur :

Collection :

Parution : mai 2022

Lien : Site officiel

Taille : 312 pages

Contenu : Far sector, issues #1 à #12

farsector big

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