Han Solo et Lando Calrissian cherchent à recruter un hacker, plongeant dans le marché noir et croisant ainsi la route de Talon Karrde, puissant contrebandier. Or, celui-ci détient Luke Skywalker, qui, malgré la perte de ses pouvoirs de Jedi, tente de s’échapper. Dans sa fuite, il est poursuivi par Mara Jade, bras droit de Karrde, elle-même tiraillée entre haine et devoir.
Pendant ce temps, Leia se cache sur Kashyyyk pour échapper aux impériaux et à l’influence inquiétante du Grand Amiral Thrawn, mais même au cœur du monde des Wookiees, la menace demeure palpable.
Ce second volet de l’adaptation du premier du roman Star Wars La Croisade noire du Jedi fou1 (vous suivez ?) conserve une tension narrative efficace, notamment dans la survie sur Myrkr durant laquelle Luke et Mara construisent un tandem plein de dynamisme et d’ambiguïtés 2 ; à l’inverse, l’épisode de Léia sur Kashyyyk est assez incompréhensible. En effet, l’ensemble pâtit d’un rythme précipité : les événements s’enchaînent sans véritable respiration, multipliant les coïncidences trop flagrantes, avec en particulier des personnages qui convergent trop opportunément au même endroit. Un aspect peut-être partiellement hérité du roman d’origine, mais aussi causé par une adaptation trop simple d’un matériau trop riche… Autre exemple : la dimension politique, essentielle dans le roman d’origine, est ici réduite à quelques évocations rapides (en particulier concernant les personnages de Mon Mothma, Ackbar ou Borsk Feylya), privant l’intrigue d’une profondeur stratégique bienvenue.

Le style graphique, toujours nerveux et efficace, s’accorde bien aux scènes d’action et aux combats spatiaux. Les personnages, bien que reconnaissables dans leur charadesign, souffrent toujours d’une faible ressemblance avec leurs homologues cinématographiques. A ce titre, nous restons dans la droite lignée du tome précédent.
Signalons que les dialogues, fluides et crédibles, sont parfois trahis par un mauvais placement des phylactères, gênant légèrement la lecture.
En dépit de ses défauts (précipitation narrative, appauvrissement politique, coïncidences abusives), l’album conserve une ambiance fidèle à l’esprit de Star Wars. L’univers étendu prend forme avec des éléments prometteurs (Talon Karrde, Mara Jade…), même si des concepts majeurs du roman, comme le manteau-bouclier, ne sont qu’effleurés.
À noter, un choix de couverture discutable : une Leia en pyjama-bikini, sabre-laser au poing, aguicheuse3 et peu représentative du ton global du récit.